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MediQuality, 30 Avril 2021

Si tout le monde est familier avec le terme « pandémie » depuis 1 an grâce à la Covid, le diabète de type 2 en est un autre exemple qui hante la santé publique depuis bien plus longtemps.

La prévalence en Belgique du diabète de type 2 doit se situer aux environs de 6%, même si des chiffres précis manquent cruellement. Si on y ajoute les prédiabétiques, on est bien entendu encore beaucoup plus haut.

Plus qu’une autre pathologie, le diabète de type 2 nécessite une coordination scrupuleuse des soins de façon à mettre le patient dans les meilleures conditions pour augmenter son empowerment et devenir ainsi véritablement acteur de sa santé.

Il est relativement évident qu’on est encore assez loin de cet objectif : la prise en charge des patients diabétiques de type 2 reste fragmentée la plupart du temps et ce manque de continuité dans les soins fait le lit des évènements cliniques indésirables dont l’hospitalisation en est la plus sévère expression.

A titre d’exemple, le manque de coordination entre l’hôpital et les soignants ambulatoires a des conséquences stupéfiantes : il a été mis en évidence jusqu’à 80% de discordance entre le traitement prescrit à la sortie de l’hôpital et ce que le patient prend à son retour à domicile.

Le pharmacien est dans ce contexte un acteur primordial tant dans le suivi du schéma thérapeutique que dans les aspects d’éducation à la santé.

C’est ce que va tenter de démontrer une étude belge lancée ces dernières semaines. A l’initiative de Multipharma et de la Faculté de Santé Publique de Liège, 20 pharmacies réparties dans tout le pays vont essayer de combler le déficit existant qui empêche le patient de devenir un véritable acteur de sa santé.

Après une initiative similaire il y a quelques années qui a permis de démontrer que l’accompagnement du patient diabétique de type 2 par le pharmacien permettait d’améliorer de manière significative l’observance thérapeutique, l’étude actuelle va évaluer si l’accompagnement de ces patients au moyen d’une application digitale permet d’améliorer l’éducation thérapeutique, son empowerment et le pronostic d’une manière générale.

C’est la start-up liégeoise Comunicare qui a été choisie pour développer l’application digitale et les résultats seront analysés par la Faculté de Santé Publique de l’Université de Liège. Les médecins généralistes et les endocrinologues de ces quelques 100 patients seront évidemment informés de manière rigoureuse du suivi de leurs patients.

Cette initiative belge s’inscrit parfaitement dans le concept développé par le Professeur Michaël Porter de l’Université d’Harvard intitulé « integrated practice units ». Elle devrait être à même de répondre aux attentes des patients et de faire entendre leur voix:

– Intégrer les valeurs des patients dans les parcours de soin

– Améliorer la collaboration entre les soignants y compris dans l’éducation thérapeutique

– Fluidifier l’accès aux soins

– Renforcer la communication des soignants pour y inclure d’avantage d’empowerment.

Rendez-vous mi-2022 pour les résultats !

 

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